"L'art naturel" au défi du temps
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Petite démonstration . De ce qui précède, on peut poser que le paragraphe est un champ cultivé. Ce qui, visuellement, change dans un champ se situe à l'intérieur : couleur des plantes, hauteur de l'herbe, etc. Cela dépend de ce qui y est ensemencé. Ce qui, visuellement, change pour le paragraphe est sa longueur, d'une ligne à plusieurs pages.
Si le paragraphe est un champ cultivé et que ce qui change dans un champ dépend de ce qui y est semé, ce qui change dans le paragraphe, sa longueur, dépend aussi de ce qui est semé, donc de sa composition narrative – l'histoire, le sens et le rythme. Ainsi, montrer les longueurs successives des paragraphes, c'est faire apparaître la composition du texte.
Le coup de projecteur de Mallarmé sur le dispositif visuel du texte Avec Un Coup de dés jamais n'abolira le hasard (poème édité en 1897), Stéphane Mallarmé met en scène son texte.
Pour la première fois, le visuel d'un écrit littéraire est conçu telle une « métaphore textuelle » .
En recouvrant les lignes écrites du poème de Mallarmé soixante-quatorze ans plus tard, en 1969, Marcel Broodthaers montre que le dispositif visuel d'un écrit est un langage.
Mallarmé signe ce qu'il nomme à propos de ce poème « [un] emploi à nu de la pensée avec retraits, prolongements, fuites, où, de son dessin même, résulte, pour qui veut lire à haute voix, une partition ».
Un écrit est un dispositif performatif. Cela signifie qu'il se présente lui- même. Dès les premières secondes tout est joué, sur le titre, la disposition, en un coup d'œil. Les éditeurs le savent bien.
Le séquençage visuel du texte en chapitres et en paragraphes serait-il une projection du mouvement de la pensée, une physionomie de la narration ? Pourrait-il montrer « le fonctionnement textuel », l'œuvre en train de se réaliser ?
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